L'iPad dans ton frigo… ou le cross-media à l'heure du petit-déjeuner
Oyé oyé, la crise de la presse écrite, c'est du passé. Sieur Steve Jobs, en dévoilant son iPad, a sonné l'heure du renouveau. L'iPad va sauver la presse, tout le monde le dit.
J'avoue que j'ai quelques doutes. D'abord, parce que, comme pour l'iPhone, Apple n'a rien inventé. Les tablettes tactiles, ça fait longtemps qu'elles existent. J'ai travaillé plusieurs années avec des systèmes Crestron, AMX ou Microtouch, et croyez-moi, ça marchait très bien.
Certes, tout le génie d'Apple réside dans le fait d'être capable de démocratiser des technologies, et surtout, de les rendre "so sexy". Au point qu'il faut impérativement détenir l'objet sacré affublé de la pomme pour être "hype".
Mais l'effet de mode suffira-t'il à justifier une révolution totale dans la manière de consommer la presse écrite ? A l'heure actuelle, je doute de ce seul argument.
Ensuite, mon principal doute réside dans l'objet en lui-même. Franchement, vous vous voyez vous balader en permanence avec un écran de cette taille ? Aussi séduisant qu'il soit, et aussi pratique soit-il pour lire des contenus numériques, il reste encombrant.
N'oublions pas que compte-tenu de son architecture et de ses limitations actuelles, il exigera que son propriétaire se balade également avec au mieux un téléphone mobile dans la poche, et au pire un ordinateur portable dans la sacoche.
iPhone + iPad + ordinateur portable… ça commence à faire lourd pour une seule personne. Surtout si vous y ajoutez les chargeurs, accessoires et autres sacs…
Mais je me trompe sûrement…
En fait, je me demande si l'iPad ne serait pas un outil idéal… pour le petit déjeuner.
Je m'explique : avant de commencer sa journée, bon nombre d'entre nous aiment bien regarder la télévision, lire le journal, consulter leur page Facebook ou commencer à consulter leurs mails.
Par contre, c'est rare de vouloir, dès le matin, attaquer le développement d'un logiciel en JAVA, ou finaliser un méga tableau Excel… ça reste indigeste !
Donc je reviens à mon petit déjeuner. Imaginez qu'au lever, vous ayez sous la main un outil qui vous permette très facilement, et sans "prise de tête", de consulter la météo du jour, regarder le "zapping", lire les grands titres de la presse écrite ou jeter un œil à vos mails.
Là, je trouve que ça devient sexy. Surtout si tous ces contenus se mélangent et se combinent de manière fluide : je lis les grands titres de mon quotidien préféré, j'ouvre une chronique judiciaire et hop, d'un glissement de doigt, je visualise le reportage en direct du tribunal.
Du véritable cross-media, et de la communication liquide à tous les étages, juste à côté du jus d'orange et des corn-flakes.
Personnellement, je me vois bien consommateur d'un outil de ce type. Par contre, je ne me vois pas le sortir de son étui, l'allumer et le consulter sur la table du salon, au milieu des tartines et des "petits filous" des enfants. Pas sûr que l'iPad soit confiture-proof…
Un tel outil doit être instantané : il doit être immédiatement disponible lorsque j'ai envie de le consulter, puis il doit savoir se faire oublier dans les secondes qui suivent.
D'où le titre de ce billet : pourquoi Apple, Creston ou Microtouch n'intègreraient-ils pas leurs tablettes tactiles dans des appareils d'électroménager, tels qu'un… frigo ou un four micro-ondes ?
Moi, franchement, je me verrai bien déguster du cross-media au petit déjeuner en tout cas…