Du nouveau dans le web-to-print chez Quark
Quark continue de poursuivre sa révolution en silence, à grands coups d'acquisitions et de réorganisations internes. Le rachat d'In.Vision en 2008 lui avait ouvert les portes de la technologie qui a débouché sur XML Author, un outil très puissant pour générer du contenu XML structuré depuis Microsoft Word. Ensuite, Quark a restructuré sa gamme, enrichi son offre de publication dynamique autour de Quark Publishing System et Quark Xpress Server. API Web (QPS Portal Service), édition de contenus depuis un navigateur, interfaçage avec Alfresco, services d'automatisation, rapprochement avec Microsoft sur le sujet des eBooks et IBM sur l'ECM… l'offre s'est enrichie pour faire de QPS l'un des leaders du marché au niveau mondial.
Du côté du management, de nombreux changements ont été opérés. Dernier en date, Gavin Drake qui a été nommé fin Août vice-président en charge du Marketing.
Très discrètement, sans tambour ni fanfare, on peut découvrir depuis peu de temps une nouvelle offre “Quark Web-to-print System”. Je cite “Quark Web-to-Print System is an easy-to-deploy, highly configurable solution that lets anyone customise design-rich documents using a Web browser”. Pour ceux qui ne parleraient pas la langue de Justin Bieber, “Quark Web-to-Print est une solution facile à déployer et hautement configurable qui permettra à n'importe quelle société de personnaliser des documents aux mises en pages enrichies depuis un navigateur web”. La traduction est de moi, donc non-contractuelle… c'est une simple interprétation.
En fait, c'est la technologie de Gluon qui se cache derrière : c'est même écrit en toutes lettres sur leur page d'accueil. Achetée en avril dernier par Quark, cette société proposait alors un produit très réputé appelé HyperPublishing. Désormais, il est devenu Quark Web-to-print System.
C'est intéressant car cela montre un vrai revirement dans la stratégie globale de Quark, qui mise désormais plus sur les offres d'automatisation et de production web-to-print que sur sa "vache à lait" historique, à savoir Quark Xpress. Quark est à ma connaissance le seul éditeur à proposer une offre aussi complète et structurée de solutions web-to-print, du moins aux Etats-Unis. Et cette structuration s'est fait très vite, par des acquisitions stratégiques. Jugez plutôt :
Le tout, complété bien évidemment par Quark Xpress 8, CopyDesk et XML Author, qui sont des produits très compétitifs dans leur domaine, même si Xpress traîne encore (injustement à mon sens) une image ternie par ses ancêtres.
Aujourd'hui, ce qui me surprend le plus, c'est que Quark semble délibéré à se couper de sa clientèle historique, quitte même à la concurrencer.
En effet, Quark Promote est entré en concurrence directe avec les graphistes indépendants et les studios de création. Ce point a été noté par plusieurs bloggueurs et journalistes, dont le célèbre Planet Quark.
Jusqu'à présent, pour ses offres de publication dynamique, Quark s'appuyait sur un réseau d'intégrateurs qui greffaient leurs solutions à la technologie Quark, formant un éco-système équilibré où chacun trouvait son compte. Désormais, avec Quark Web-to-print System, Quark va pouvoir fonctionner en totale autarcie, sans dépendre de qui que ce soit : elle y gagne en indépendance ce qu'elle y perd en présence de terrain et en partenariats.
Je ne juge aucunement, je ne fais que constater et bâtir des hypothèses. Je me doute bien qu'il y a une stratégie à long terme très structurée derrière tout cela.
En tout cas c'est révélateur d'un bouleversement lent mais extrêmement profond de notre industrie ; je perçois dans ces transformations la confirmation de ce que je pressens depuis plusieurs mois, et dont je me fais l'écho dans ce blog : la "chaîne alimentaire" est en train de changer. Les acteurs tels que les studios de création ou les freelances diminuent en nombre et en influence, au profit des imprimeurs qui étendent leur champ d'action. Et par conséquence, les éditeurs de logiciels suivent cette tendance. Petit à petit, des offres clés-en-mains destinées aux imprimeurs font leur apparition, que ce soit sous forme d'affiliation (comme Quark Promote) ou sous forme de solutions totalement personnalisables (comme semble l'être Quark Web-to-print System).
Pour l'instant, l'offensive de Quark semble focalisée aux Etats-Unis. Mais n'en doutons pas : il y a fort à parier que dans quelques mois, cette vague de nouveautés touchera les autres continents.
En attendant, les concurrents de Quark ne restent pas les bras croisés. A des degrés divers, les éditeurs référents du marché (Adobe, Woodwing, Vjoon ou Wedia) fourbissent leurs armes et nous réservent également de jolies surprises. Avec en toile de fond, l'opposition Quark-Adobe aux niveaux des technologies de composition.
Et oui, on y revient toujours au match Quark Xpress / Indesign ; car finalement, le pire ennemi de Quark n'est-il par Quark lui-même ?
Au fil des ans, les clients historiques de Quark se sont détournés d'Xpress pour tout un tas de raisons, le P-DG de Quark, Ray Schiavone, l'a reconnu lui-même. Adobe en a d'ailleurs profité pour imposer les qualités d'Indesign en moins de 10 ans.
Finalement, aujourd'hui, pour (re)conquérir le marché des clients potentiels du web-to-print, à savoir les moyennes et grandes entreprises, les imprimeurs et les professionnels des arts graphiques… on peut légitimement se demander si Quark n'aurait pas intérêt à changer de nom, histoire de se refaire une virginité. Ce ne seraient pas les premiers…
Du côté du management, de nombreux changements ont été opérés. Dernier en date, Gavin Drake qui a été nommé fin Août vice-président en charge du Marketing.
Très discrètement, sans tambour ni fanfare, on peut découvrir depuis peu de temps une nouvelle offre “Quark Web-to-print System”. Je cite “Quark Web-to-Print System is an easy-to-deploy, highly configurable solution that lets anyone customise design-rich documents using a Web browser”. Pour ceux qui ne parleraient pas la langue de Justin Bieber, “Quark Web-to-Print est une solution facile à déployer et hautement configurable qui permettra à n'importe quelle société de personnaliser des documents aux mises en pages enrichies depuis un navigateur web”. La traduction est de moi, donc non-contractuelle… c'est une simple interprétation.
En fait, c'est la technologie de Gluon qui se cache derrière : c'est même écrit en toutes lettres sur leur page d'accueil. Achetée en avril dernier par Quark, cette société proposait alors un produit très réputé appelé HyperPublishing. Désormais, il est devenu Quark Web-to-print System.
C'est intéressant car cela montre un vrai revirement dans la stratégie globale de Quark, qui mise désormais plus sur les offres d'automatisation et de production web-to-print que sur sa "vache à lait" historique, à savoir Quark Xpress. Quark est à ma connaissance le seul éditeur à proposer une offre aussi complète et structurée de solutions web-to-print, du moins aux Etats-Unis. Et cette structuration s'est fait très vite, par des acquisitions stratégiques. Jugez plutôt :
- Quark Promote, en entrée de gamme, pour permettre aux PME de générer elles-mêmes leurs supports de communication
- Quark Xpress Server, qui constitue le moteur qui propulse une grande partie de l'offre
- Quark Web-to-print System, nouveau venu, qui si je comprends bien, offre une sorte de boutique "clés en main" à tous ceux qui veulent disposer, pour leur propre usage ou pour leurs clients, d'une technologie web-to-print sur-mesure
- Quark Publishing System, le poids-lourd de la publication dynamique
- Quark Dynamic Publishing Solution, qui combine l'ensemble en proposant des fonctionnalités cross-media grâce aux prouesses du XML
Le tout, complété bien évidemment par Quark Xpress 8, CopyDesk et XML Author, qui sont des produits très compétitifs dans leur domaine, même si Xpress traîne encore (injustement à mon sens) une image ternie par ses ancêtres.
Aujourd'hui, ce qui me surprend le plus, c'est que Quark semble délibéré à se couper de sa clientèle historique, quitte même à la concurrencer.
En effet, Quark Promote est entré en concurrence directe avec les graphistes indépendants et les studios de création. Ce point a été noté par plusieurs bloggueurs et journalistes, dont le célèbre Planet Quark.
Jusqu'à présent, pour ses offres de publication dynamique, Quark s'appuyait sur un réseau d'intégrateurs qui greffaient leurs solutions à la technologie Quark, formant un éco-système équilibré où chacun trouvait son compte. Désormais, avec Quark Web-to-print System, Quark va pouvoir fonctionner en totale autarcie, sans dépendre de qui que ce soit : elle y gagne en indépendance ce qu'elle y perd en présence de terrain et en partenariats.
Je ne juge aucunement, je ne fais que constater et bâtir des hypothèses. Je me doute bien qu'il y a une stratégie à long terme très structurée derrière tout cela.
En tout cas c'est révélateur d'un bouleversement lent mais extrêmement profond de notre industrie ; je perçois dans ces transformations la confirmation de ce que je pressens depuis plusieurs mois, et dont je me fais l'écho dans ce blog : la "chaîne alimentaire" est en train de changer. Les acteurs tels que les studios de création ou les freelances diminuent en nombre et en influence, au profit des imprimeurs qui étendent leur champ d'action. Et par conséquence, les éditeurs de logiciels suivent cette tendance. Petit à petit, des offres clés-en-mains destinées aux imprimeurs font leur apparition, que ce soit sous forme d'affiliation (comme Quark Promote) ou sous forme de solutions totalement personnalisables (comme semble l'être Quark Web-to-print System).
Pour l'instant, l'offensive de Quark semble focalisée aux Etats-Unis. Mais n'en doutons pas : il y a fort à parier que dans quelques mois, cette vague de nouveautés touchera les autres continents.
En attendant, les concurrents de Quark ne restent pas les bras croisés. A des degrés divers, les éditeurs référents du marché (Adobe, Woodwing, Vjoon ou Wedia) fourbissent leurs armes et nous réservent également de jolies surprises. Avec en toile de fond, l'opposition Quark-Adobe aux niveaux des technologies de composition.
Et oui, on y revient toujours au match Quark Xpress / Indesign ; car finalement, le pire ennemi de Quark n'est-il par Quark lui-même ?
Au fil des ans, les clients historiques de Quark se sont détournés d'Xpress pour tout un tas de raisons, le P-DG de Quark, Ray Schiavone, l'a reconnu lui-même. Adobe en a d'ailleurs profité pour imposer les qualités d'Indesign en moins de 10 ans.
Finalement, aujourd'hui, pour (re)conquérir le marché des clients potentiels du web-to-print, à savoir les moyennes et grandes entreprises, les imprimeurs et les professionnels des arts graphiques… on peut légitimement se demander si Quark n'aurait pas intérêt à changer de nom, histoire de se refaire une virginité. Ce ne seraient pas les premiers…