Adobe marque Quark à la culotte
Depuis un peu plus d'un an, Quark n'a cessé de lancer de nouvelles offres, développant ses solutions de publication dynamique parfois au détriment de sa traditionnelle vache à lait, Quark Xpress.
Jugez du peu :
Jugez du peu :
- Décembre 2009 : annonce de Quark Promote aux USA, sorte de iTunes de la publication print, avec un programme d'affiliation des imprimeurs.
- Février 2010 : Quark fait un geste significatif pour rallier les imprimeurs à la Quark Alliance, peut-être dans l'idée de préparer ses réseaux de distribution pour Quark Promote ?
- Février encore : Quark ajoute à QPS des modules d'automatisation, appelés Automation Services. Le but : faciliter la programmation de QPS et l'exportation multicanal des contenus.
- Mars 2010 : Quark dévoile son API web pour QPS à l'occasion de la mise en service de la plateforme de production de Peugeot.
- Avril 2010 : Quark fait l'acquisition de Gluon Technologies, spécialiste du web-to-print.
- Mai : annonce d'extensions Quark Xpress pour faciliter la publication d'eBooks compatibles Microsoft Reader
- Août 2010 : Quark lance Quark Web-to-Print System, une solution de w2p clés en main issue du rachat de Gluon.
- Octobre 2010 : annonce d'une passerelle entre QPS et Microsoft SharePoint.
C'est ce qu'on appelle une année bien chargée !!
Et pendant ce temps, je m'interrogeai sur le devenir d'Adobe, me demandant même si elle n'était pas en train de laisser passer… le train justement !
Que nenni ! Cela mériterait même un “pan sur le bec” digne du meilleur palmipède.
Tapie dans l'ombre, Adobe attendait sagement son heure, en réorganisant ses gammes de produits et en ménageant ses petits effets. Comme au poker, elle a laissé son (ses) concurrent(s) abattre leurs cartes, avant de dévoiler les siennes :
- ça a commencé avec le lancement de la CS5, qui a introduit de nouvelles fonctionnalités d'export multicanal à partir d'Indesign (Flash, ePub et HTML essentiellement) et un module de travail collaboratif à distance, Adobe CS Review
- dans la foulée, Indesign Server a également été mis à jour, avec de nouvelles fonctionnalités
- En Octobre, Adobe a annoncé le lancement de Adobe Digital Publishing Solution, un package destiné à optimiser la diffusion de contenus créatifs sur des terminaux mobiles, des smartphones aux tablettes
- Toujours en Octobre, Adobe a dévoilé son Project Rome dont je vous parlais hier : splendide RIA qui va permettre à tout un chacun de concevoir en ligne ou hors ligne tous types de créations (print, web, animations) ;
- Enfin, début novembre, et plutôt de manière discrète, Adobe annonce que sa gamme Scene 7 est mise à jour en intégrant des fonctionnalités web-to-print avancées, idéales pour des boutiques de web-to-print en mode SaaS. Vous trouverez un excellent comparatif avec Indesign Server sur cet article de Publishing Silicon.
Wow, là aussi, ça phosphore !
Donc si je résume :
- face à Quark Xpress 8, on trouve Adobe Indesign CS5, agrémenté de CS Review pour le partage en ligne des créations.
- face Quark Copy Desk, on trouve Adobe InCopy.
- face à Quark Xpress Server, on a Adobe Indesign Server.
- face à Quark Promote, Adobe dévoile Project Rome, avec des fonctionnalités multicanal en plus ;
- face à Quark Web-to-Print System, Adobe annonce Scene 7 5.0
- face aux initiatives de Quark en matière de publication sur des terminaux mobiles (iPhone, iPad, Blio…), Adobe lance Digital Publishing Solution.
- Restent QPS et DPS, les 2 mastodontes de Quark destinées aux grandes entreprises et aux grands titres de la presse écrite : mais contrairement à ce que l'on pourrait croire à première vue, Adobe est loin d'être en reste dans ce domaine, grâce notamment à la puissance et à la malléabilité de sa technologie Indesign Server. Mon sentiment est que, dans ce domaine, pour répondre aux demandes, Adobe s'appuie plutôt sur des éditeurs et des intégrateurs spécialisés qui exploitent sa techno : Woodwing, Vjoon, Wedia…
C'est donc bien ce que je disais dans le titre : Adobe marque Quark à la culotte. Et attention au tacle !