2010 : quel bilan en web-to-print ?
L'année 2010 touche à sa fin. Quel bilan en tirer dans le domaine du web-to-print et des secteurs connexes ?
A titre personnel, je distingue cinq tendances majeures :
A titre personnel, je distingue cinq tendances majeures :
- l'iPAD : incontestablement, l'objet de l'année. Au-delà de l'adulation, il faut reconnaître que le nouveau bébé de Steve Jobs a enfin donné une image sexy à la publication multicanal. Avec l'avènement de l'iPad et de ses succédanés, chaque journal, chaque magazine, chaque service marketing prend enfin conscience de la nécessité d'adresser tous les canaux disponibles. La simplicité désarmante de l'iPad ouvre de nouveaux espoirs pour la presse écrite, et c'est tout le secteur de la publication et des plateformes éditoriales qui est chamboulé. De grands éditeurs se sont rués sur l'aubaine, Woodwing en tête. Adobe et Quark ont suivi cette tendance en proposant de nouveaux outils et en réorientant leur stratégie. Et des nouveaux venus, issus d'autres secteurs, viennent bousculer les acteurs en place : je pense notamment aux montpelliérains d'Aquafadas. En 2011, la vague des tablettes va continuer de déferler : parallèlement, les modèles économiques dans la presse écrite vont se stabiliser tandis que les usages vont se démocratiser. Je pense que les éditeurs d'offres de publication multi-canal vont affiner leur offre et améliorer leurs gammes de solutions cross-media, des rapprochements stratégiques voire des fusions étant à prévoir.
- l'automarketing (DoItYourself Marketing) : apparu courant 2009 aux Etats-Unis, le DIY Marketing consiste à proposer des services web qui permettent à Monsieur-Tout-Le-Monde de réaliser ses propres supports de communication, en totale autonomie. Bibliothèques de modèles prêts à l'emploi, interface de personnalisation, système de commande en ligne des tirages papier, ces services web se sont multipliés courant 2010, et leur usage commence à se banaliser. Dans le courant de l'année qui vient de s'écouler, nous avons ainsi pu découvrir Madmagz (qui souffle sa première bougie) pour la publication de magazines, Project Rome chez Adobe, même s'il s'agit d'un projet mort-né et bien sûr, Expresso The Marketing Boutique, mon petit bébé signé Wedia ;-) Je sais déjà, pour l'avoir déjà évoqué, que l'irlandais Jerry Kennelly prépare un service appelé Tweak pour le début de l'année. Et d'autres ne manqueront pas de suivre. Même si Vistaprint avait déjà initié ce concept, l'automarketing (équivalent français du DIYMarketing) donne un second souffle au web-to-print, le faisant sortir du usage élitiste et réservé aux professionnels de la communication pour offrir son potentiel au grand public.
- le duo magique web-to-print + impression numérique : pendant de nombreuses années, le web-to-print a été handicapé par les technologies d'impression. Je m'explique : la grande majorité des clients attirés par les bénéfices procurés par le web-to-print (immédiateté, autonomie, prêt-à-l'emploi, forte personnalisation) recherchent avant tout de petits tirages, quitte à les multiplier en modifiant quelques éléments pour personnaliser au maximum les supports en fonction de l'audience. Jusqu'à présent, les technologies d'impression numérique n'étaient pas matures, en termes de qualité d'impression, de formats et de taux d'équipement chez les imprimeurs ; parallèlement, les procédés traditionnels tels que l'offset ne sont tout simplement pas adaptés à la demande résultante du web-to-print. Aujourd'hui, les progrès fantastiques réalisés dans le domaine de l'impression numérique permettent de réaliser de très courts tirages, avec un rendu équivalent voire supérieur à l'offset, pour un coût très intéressant et dans des délais très réduits. La combinaison web-to-print + impression numérique prend désormais tout son sens, et beaucoup d'imprimeurs, grands comme petits y voient une planche de salut inespérée.
- le SaaS : Cloud Computing, SaaS... la mise à disposition de technologies sophistiquées sous forme d'abonnement à un service en ligne continue de prendre de l'ampleur en 2010. Initiée plusieurs années auparavant, le SaaS se démocratise, séduisant de plus en plus d'utilisateurs. Maîtrise des investissements, diminution des risques, externalisation des infrastructures, accession à de nouveaux services, le SaaS présente beaucoup d'avantages. Dans le domaine du web-to-print et des plateformes éditoriales, de plus en plus d'éditeurs réorientent leur offre pour proposer de plus en plus de services en mode SaaS, à la demande de leurs clients. La preuve, la version 5.1 du logiciel Adobe Scene 7, optimisée pour un usage en mode SaaS.
- la revanche de l'imprimeur : je ne vais pas répéter les multiples posts que j'ai consacré à ce sujet, mais je pense que l'année passée a été marquée par un réveil des imprimeurs. Longtemps délaissés et méprisés, les imprimeurs semblaient K.O. debout depuis plusieurs années, condamnés à subir les affres d'un marché particulièrement mouvant. Mais depuis plusieurs mois, les imprimeurs réagissent : ils se fédèrent, se regroupent pour associer leurs forces. Ils se dotent d'outils performants pour améliorer leur relation avec leurs clients, ils communiquent et là aussi, l'iPad leur offre de nouvelles perspectives. Je pense que l'on assiste à une révolution, l'imprimeur cessant de vendre du papier pour - enfin - vendre des services. Toute une palette de services, de l'impression tous-supports à la publication multicanal.
Sur ces conclusions, j'en profite pour vous réitérer par avance tous mes meilleurs voeux pour l'année qui s'annonce !