Google + : la guerre des réseaux aura bien lieu
En matière de réseaux sociaux, 4 typologies de produits se distinguent aujourd'hui :
- les réseaux sociaux à dominante "sphère privée", avec Facebook en tête
- les réseaux sociaux professionnels, tels que LinkedIn ou Viadeo
- les réseaux sociaux destinés à un usage interne, en entreprise : Yammer, Jamespot et autres
- les réseaux sociaux hybrides, capables de naviguer entre les différentes sphères, avec Twitter en tête.
La difficulté consiste aujourd'hui à être capable de naviguer sur ces différents réseaux, ce qui demande beaucoup de temps et d'énergie. Et conduit parfois à des confusions.
A l'exception de Twitter, chaque outil a été pensé pour une sphère d'utilisateurs bien précise : Facebook n'est pas adapté à un usage en entreprise, au même titre que LinkedIn ne correspond pas du tout à l'animation d'un réseau de potes.
Cette dispersion est l'une des raisons pour lesquelles les entreprises ont tant de mal à s'approprier ce média naissant ; et par voie de conséquence, je pense que c'est là l'une des raisons pour lesquelles il n'existe pas encore de systèmes de publicité "sociale" structuré, à l'image de ce qui existe sur le web classique.
Et puis Google + est arrivé. Je ne m'aventurerais pas sur une comparaison "feature à feature" avec les réseaux existants. Tout ce que je constate, c'est que l'outil proposé gratuitement par Google va marcher sur les plate-bandes de tout le monde. Bien sûr, on pense à Facebook en premier.
Mais je pense que Viadeo et LinkedIn sont également dans la ligne de mire. Ces 2 réseaux reposent en effet sur un modèle basé sur la souscription payante des utilisateurs, associé à une régie publicitaire.
Comme je l'écrivais hier, Google + me semble tout à fait adapté à un usage personnel et professionnel, que ce soit en interne, au sein des entreprises, ou pour du réseautage pro. Associé à Google Places et aux ad-words, Google dispose ainsi d'une réponse globale aux besoins de publicité des PME par exemple. La partie "gratuite" de Google Plus ou de Places va attirer le chaland, il ne restera plus qu'à le convaincre d'aller un peu plus loin en achetant des ad-words qui apparaîtront soit sur Google (web), soit dans Google Plus, à la manière des socialAds de Viadeo.
Un écosystème de services intégrés pourra ainsi permettre de produire des publicités contextualisées, puis de rebondir vers la page Google + d'une entreprise ou d'un commerce, pour engager la discussion.
Dès lors que l'adhésion des utilisateurs va se faire - ce qui ne manquera pas, l'engouement pour les nouveautés étant toujours très fort - Google + va devenir "the place to be". Ce qui risque par là-même de ringardiser Facebook. Et à partir de là, les gros annonceurs disposeront enfin d'un interlocuteur unique (Google) pour mettre en place des stratégies de publicité multicanal sur des réseaux sociaux, de façon bien plus simple et rapide qu'aujourd'hui. En gros, une seule interface pour piloter sa pub sur le web et les réseaux sociaux, voilà qui est alléchant.
A moins que l'enquête antitrust qui s'est déclenché aux Etats-Unis ne vienne chambouler tout ça.
Ils sont forts ces ricains...