Scrum préfigure-t'il les modes de management de demain ?
Ce n'est pas la première fois que je vous parle de Scrum : je m'intéresse en effet particulièrement à ce mode de gestion de projets informatiques (mais pas que), car je trouve qu'il est extrêmement efficace pour les services web.
Auparavant, j'avais pratiqué le RAD, ancêtre du Scrum... et c'était déjà prometteur. Toutefois, le RAD se heurtait aux lourdeurs des modes d'organisations des entreprises.
Bulles d'efficacité
Là où Scrum est redoutable, c'est qu'il crée d'une certaine façon des bulles au sein des entreprises dans lesquelles tout est centré sur l'efficacité.
L'esprit d'équipe prime sur les procédures. La communication directe et les points oraux priment sur les échanges par e-mail. La simplicité et le concret sont les clés de la réussite. Et enfin, les petits pas modestes mais répétés sont privilégiés, au détriment des grands plans utopistes et irréalistes.
Droit au but
Ce qui en découle, c'est également une disparition très nette de l'autorité classique de la hiérarchie au profit d'équipes structurées, dans lesquelles chacun connaît sa place et qui ne sont animées que par un ScrumMaster. Son rôle n'est pas celui d'un chef au sens classique du terme : il consiste essentiellement à aplanir toute difficulté externe qui pourrait nuire au projet et à animer la vie de l'équipe. A la manière d'un coach qui s'occupe du ravitaillement, du transport et du bien-être de son équipe, en plus de son entraînement, le ScrumMaster préserve son équipe qui elle, réalise les tâches qui lui incombent. Ce n'est pas pour rien que Scrum s'inspire du jargon du rugby : on y retrouve des valeurs d'équipe, de solidarité et de performance, avec des objectifs clairement définis.
Nous n'avons peut-être pas encore suffisamment de recul pour disposer d'un regard critique sur Scrum, mais j'ai le sentiment que ceux qui l'ont essayé l'ont adopté...
Et je me demande si Scrum ne préfigure pas le management de demain.
Les organisations se rendent compte en effet des limites des procédures à n'en plus finir, des structures complexes, de l'autoritarisme à tout crin, et de la déshumanisation générée par les TIC... Tout cela semble nuire à l'efficacité sans que l'on sache comment y remédier.
Scrum constitue ainsi une formidable source d'inspiration : centré sur l'efficacité, le résultat final et les individus, il rappelle l'essentiel, là où notre société moderne se noie dans des flots de données et de procédures contre-productives.
Bon allez, sur ce, je vais me coucher !