Web-to-print : retrospective 2011
L'année qui vient de s'écouler a été riche en actualité. Et en rebondissements. Je vous propose une petite rétrospective des faits marquants, c'est de saison.
Le web-to-print dans la phase de la “majorité précoce”
Longtemps, le web-to-print a dû convaincre pour exister. Convaincre de son utilité, convaincre de sa légitimité. Aujourd'hui, nous sommes passé à une nouvelle étape. Tous les acteurs de l'industrie, que ce soit celle du marketing, de l'édition, ou de l'imprimerie, comprennent désormais l'intérêt de ce procédé. L'heure n'est plus aux visionnaires, mais à la majorité précoce qui cherche désormais massivement à s'équiper.
Si l'on reprend le schéma d'Yves de Ternay, le web-to-print a connu 2 phases :
Pour mémoire, Infotrends évalue entre 15 et 20 % le volume d'imprimés traités via une solution web-to-print. Et estime que cette part devrait croître de 30% dans les 2 ans à venir pour atteindre un montant global de 800 millions de dollars en 2017.
Les éditeurs industrialisent leurs solutions de web-to-print
Corollaire de la vague de la majorité précoce, le marché des solutions de web-to-print s'est considérablement industrialisé cette année, en particulier via le mouvement entamé par les fabricants de presses d'imprimerie. Heidelberg, Kyocera, Komori… tous ces poids lourds ont senti le vent tourner et ont rapidement intégré à leur catalogue des solutions de web-to-print pour compléter idéalement leur offre d'impression numérique. Certains, comme HP, sont même allés plus loin, en rachetant carrément HiFlex, un leader du marché.
Chez les éditeurs indépendants, la donne se professionnalise : aux USA notamment, où Pageflex vole désormais de ses propres ailes, loin du giron de Bitstream. Et où Pressero gagne de nouvelles parts de marché.
Google entre dans la danse
Les plateformes éditoriales reposent sur le principe du travail collaboratif autour de contenus écrits. Dans ce contexte, il était logique que Google Docs intéresse des éditeurs : cette année aura vu plusieurs initiatives dont je me suis fait l'écho qui exploite la richesse fonctionnelle de Google Docs pour la coupler à Indesign Server afin de générer des solutions performantes à moindre coût. Même si tout cela est encore au stade expérimental, c'est à suivre de près !
Smartphones et réseaux sociaux lorgnent du côté du web-to-print. Et vice-versa.
Dire que 2011 aura été l'année des réseaux sociaux et des smartphones tient de la banalité tant ce constat est une évidence. Cette tendance affecte également le web-to-print, plusieurs initiatives visant à faciliter la personnalisation de supports imprimés depuis un smartphone ayant fait leur apparition. Même si cela reste expérimental, cela confirme que l'avenir du web et donc du web-to-print est dans le mobile et dans les usages nomades. Les réseaux sociaux sont également à la mode : j'ai relayé à plusieurs reprises des initiatives qui visent à exploiter les données de vos différents comptes Facebook ou Twitter pour les collecter et produire des supports imprimés, qu'il s'agisse de papier ou d'objets promotionnels.
L'avènement du Marketing Asset Management
La personnalisation de supports imprimés telle que le propose le web-to-print “canal historique” s'est progressivement étendue à d'autres domaines au cours des dernières années : elle s'est naturellement rapprochée des photothèques et des D.A.M. ; et en parallèle, elle s'est logiquement tournée vers des workflows d'automatisation et de VDP, pour générer de la quantité… l'objectif ultime étant de faciliter la gestion de ou des marques, en particulier lorsqu'il faut animer un réseau. Cet éco-système issu du web-to-print a été ainsi désigné sous l'acronyme de MAM en 2011, pour Marketing Asset Management. Il s'agit d'une tendance lourde, qui rejoint la “révolution” de la Communication / Marketing Intégrée (CMI). A mon avis, elle représente une révolution culturelle pour les Directions Marketing similaires à ce que l'arrivée de l'ERP a pu représenter pour les Directions Financières des entreprises. En France, Wedia a initié le mouvement, et je suis particulièrement fier de participer à l'aventure de notre solution Wedia Cross Media.
Aux Etats-Unis, Ricoh a également modifié sa stratégie pour se réorienter vers le MAM. Et Pressero, éditeur historique de solution web-to-print pour les imprimeurs, lorgne du côté de l'emailing en s'acoquinant avec MailChimp.
L'HTML s'impose sur tous les écrans
Un des coups de tonnerre de l'année aura concerné Flash et son abandon sur les plateformes mobiles décidé par Adobe. Un coup dur pour cette technologie tant décriée, mais pourtant si pratique durant toutes ces années où le HTML était fort limité. De fait, l'HTML 5 s'impose comme un standard universel, tous écrans confondus. Dans le web-to-print, cela a un impact, nombre d'applicatifs étant réalisés en Flex. On a vu ainsi fleurir de nombreux éditeurs wysiwyg en HTML 5 tout au long du dernier trimestre, et une profonde mutation est en train de s'opérer.
Quark qui rit, Adobe qui pleure
Qui aurait cru… l'année a été difficile pour Adobe. Arrêt de Flash Mobile, restructuration, modification des gammes de produit, arrêt de certaines solutions serveur… C'est un véritable branle-bas le combat, avec une refocalisation sur les terminaux mobiles et le cœur de métier, les solutions dédiées aux arts graphiques. Adobe a ainsi lancé son Creative Cloud, mais beaucoup restent dans l'expectative. Et la communication autour de sa politique tarifaire pour la mise à jour vers la CS6 a été plutôt désastreuse au point de déclencher une levée de boucliers chez les principaux utilisateurs. Anus horribilis…espérons que 2012 sera plus favorable.
Et pendant ce temps-là, Quark réalise de bons chiffres, principalement dans les solutions entreprises, même si Quark Xpress 9 continue son bonhomme de chemin. Après des années difficiles, l'éditeur a réussi une mutation profonde et une refondation de son offre logicielle, au point que son Xpress 9 a obtenu plusieurs distinctions, notamment pour la publication sur tablettes grâce à la magnifique intégration de la solution Aquafadas. Un joli tour de force…
SoLoMo : des tablettes et des pads par millions
Les tablettes, parlons-en. Elles sont partout, et elles chamboulent tout. Les écrans tactiles sont en train de profondément modifier notre relation à l'information, quelle que soit sa forme. On ne la consomme plus de la même façon, et par conséquence, on ne la produit plus de la même façon. Les frontières entre les canaux se fissurent, les contenus débordent d'un canal à l'autre, les cloisons cèdent… et le tactile impose une meilleure ergonomie et une usabilité optimale dans les applications.
Et puis ces terminaux, tablettes et smartphones, dopent le commerce électronique et favorisent les achats d'impulsion et de proximité, renforcés par les réseaux sociaux. Le mot d'ordre du Web'11 n'aura-t'il pas été SoLoMo ?
Et le papier qui n'a pas dit son dernier mot
On le disait mort et enterré, pourtant il bouge encore. Le papier est toujours là. Il se réinvente, il s'adapte à ces nouvelles technologies. Pour survivre, il doit être plus inventif, plus créatif, plus sexy, plus personnel. Mais il a toujours sa place. De commun il va devenir exclusif et précieux.
Enfin c'est tout le mal que je lui souhaite ;-)
Le web-to-print dans la phase de la “majorité précoce”
Longtemps, le web-to-print a dû convaincre pour exister. Convaincre de son utilité, convaincre de sa légitimité. Aujourd'hui, nous sommes passé à une nouvelle étape. Tous les acteurs de l'industrie, que ce soit celle du marketing, de l'édition, ou de l'imprimerie, comprennent désormais l'intérêt de ce procédé. L'heure n'est plus aux visionnaires, mais à la majorité précoce qui cherche désormais massivement à s'équiper.
© Yves de Ternay - YAT & Print Media |
Si l'on reprend le schéma d'Yves de Ternay, le web-to-print a connu 2 phases :
- celle des innovateurs dans les années 2000 à 2007 : les temps héroïques où ni le XML ni les serveurs de composition n'existaient, et où il fallait tout inventer
- celle des visionnaires, des années 2007 à 2010 : période durant laquelle les solutions ont commencé à se roder pendant que les usages se dessinaient.
Pour mémoire, Infotrends évalue entre 15 et 20 % le volume d'imprimés traités via une solution web-to-print. Et estime que cette part devrait croître de 30% dans les 2 ans à venir pour atteindre un montant global de 800 millions de dollars en 2017.
Les éditeurs industrialisent leurs solutions de web-to-print
Corollaire de la vague de la majorité précoce, le marché des solutions de web-to-print s'est considérablement industrialisé cette année, en particulier via le mouvement entamé par les fabricants de presses d'imprimerie. Heidelberg, Kyocera, Komori… tous ces poids lourds ont senti le vent tourner et ont rapidement intégré à leur catalogue des solutions de web-to-print pour compléter idéalement leur offre d'impression numérique. Certains, comme HP, sont même allés plus loin, en rachetant carrément HiFlex, un leader du marché.
Chez les éditeurs indépendants, la donne se professionnalise : aux USA notamment, où Pageflex vole désormais de ses propres ailes, loin du giron de Bitstream. Et où Pressero gagne de nouvelles parts de marché.
Google entre dans la danse
Les plateformes éditoriales reposent sur le principe du travail collaboratif autour de contenus écrits. Dans ce contexte, il était logique que Google Docs intéresse des éditeurs : cette année aura vu plusieurs initiatives dont je me suis fait l'écho qui exploite la richesse fonctionnelle de Google Docs pour la coupler à Indesign Server afin de générer des solutions performantes à moindre coût. Même si tout cela est encore au stade expérimental, c'est à suivre de près !
Smartphones et réseaux sociaux lorgnent du côté du web-to-print. Et vice-versa.
Dire que 2011 aura été l'année des réseaux sociaux et des smartphones tient de la banalité tant ce constat est une évidence. Cette tendance affecte également le web-to-print, plusieurs initiatives visant à faciliter la personnalisation de supports imprimés depuis un smartphone ayant fait leur apparition. Même si cela reste expérimental, cela confirme que l'avenir du web et donc du web-to-print est dans le mobile et dans les usages nomades. Les réseaux sociaux sont également à la mode : j'ai relayé à plusieurs reprises des initiatives qui visent à exploiter les données de vos différents comptes Facebook ou Twitter pour les collecter et produire des supports imprimés, qu'il s'agisse de papier ou d'objets promotionnels.
L'avènement du Marketing Asset Management
La personnalisation de supports imprimés telle que le propose le web-to-print “canal historique” s'est progressivement étendue à d'autres domaines au cours des dernières années : elle s'est naturellement rapprochée des photothèques et des D.A.M. ; et en parallèle, elle s'est logiquement tournée vers des workflows d'automatisation et de VDP, pour générer de la quantité… l'objectif ultime étant de faciliter la gestion de ou des marques, en particulier lorsqu'il faut animer un réseau. Cet éco-système issu du web-to-print a été ainsi désigné sous l'acronyme de MAM en 2011, pour Marketing Asset Management. Il s'agit d'une tendance lourde, qui rejoint la “révolution” de la Communication / Marketing Intégrée (CMI). A mon avis, elle représente une révolution culturelle pour les Directions Marketing similaires à ce que l'arrivée de l'ERP a pu représenter pour les Directions Financières des entreprises. En France, Wedia a initié le mouvement, et je suis particulièrement fier de participer à l'aventure de notre solution Wedia Cross Media.
Aux Etats-Unis, Ricoh a également modifié sa stratégie pour se réorienter vers le MAM. Et Pressero, éditeur historique de solution web-to-print pour les imprimeurs, lorgne du côté de l'emailing en s'acoquinant avec MailChimp.
L'HTML s'impose sur tous les écrans
Un des coups de tonnerre de l'année aura concerné Flash et son abandon sur les plateformes mobiles décidé par Adobe. Un coup dur pour cette technologie tant décriée, mais pourtant si pratique durant toutes ces années où le HTML était fort limité. De fait, l'HTML 5 s'impose comme un standard universel, tous écrans confondus. Dans le web-to-print, cela a un impact, nombre d'applicatifs étant réalisés en Flex. On a vu ainsi fleurir de nombreux éditeurs wysiwyg en HTML 5 tout au long du dernier trimestre, et une profonde mutation est en train de s'opérer.
Quark qui rit, Adobe qui pleure
Qui aurait cru… l'année a été difficile pour Adobe. Arrêt de Flash Mobile, restructuration, modification des gammes de produit, arrêt de certaines solutions serveur… C'est un véritable branle-bas le combat, avec une refocalisation sur les terminaux mobiles et le cœur de métier, les solutions dédiées aux arts graphiques. Adobe a ainsi lancé son Creative Cloud, mais beaucoup restent dans l'expectative. Et la communication autour de sa politique tarifaire pour la mise à jour vers la CS6 a été plutôt désastreuse au point de déclencher une levée de boucliers chez les principaux utilisateurs. Anus horribilis…espérons que 2012 sera plus favorable.
Et pendant ce temps-là, Quark réalise de bons chiffres, principalement dans les solutions entreprises, même si Quark Xpress 9 continue son bonhomme de chemin. Après des années difficiles, l'éditeur a réussi une mutation profonde et une refondation de son offre logicielle, au point que son Xpress 9 a obtenu plusieurs distinctions, notamment pour la publication sur tablettes grâce à la magnifique intégration de la solution Aquafadas. Un joli tour de force…
SoLoMo : des tablettes et des pads par millions
Les tablettes, parlons-en. Elles sont partout, et elles chamboulent tout. Les écrans tactiles sont en train de profondément modifier notre relation à l'information, quelle que soit sa forme. On ne la consomme plus de la même façon, et par conséquence, on ne la produit plus de la même façon. Les frontières entre les canaux se fissurent, les contenus débordent d'un canal à l'autre, les cloisons cèdent… et le tactile impose une meilleure ergonomie et une usabilité optimale dans les applications.
Et puis ces terminaux, tablettes et smartphones, dopent le commerce électronique et favorisent les achats d'impulsion et de proximité, renforcés par les réseaux sociaux. Le mot d'ordre du Web'11 n'aura-t'il pas été SoLoMo ?
Et le papier qui n'a pas dit son dernier mot
On le disait mort et enterré, pourtant il bouge encore. Le papier est toujours là. Il se réinvente, il s'adapte à ces nouvelles technologies. Pour survivre, il doit être plus inventif, plus créatif, plus sexy, plus personnel. Mais il a toujours sa place. De commun il va devenir exclusif et précieux.
Enfin c'est tout le mal que je lui souhaite ;-)