Comment sera le monde après le Covid ? Et quelle sera place de l'imprimeur ?
La crise que nous vivons est terrible. Elle nous angoisse individuellement et collectivement car elle porte atteinte aux piliers du monde dans lequel nous vivions confortablement depuis plus de 40 ans. Elle terrasse nos certitudes et met à terre ce que nous croyions définitivement acquis. Et pour la première fois dans l'histoire de l'Humanité, tous les citoyens du monde sont frappés quasi simultanément par le même mal, le même ennemi commun…
L'heure est au confinement, au respect des consignes gouvernementales, chacun s'enferme et c'est tant mieux car c'est tout ce que nous, citoyens, pouvons faire à ce stade. Les entreprises passent en mode "tortue" et gèrent au mieux cette crise, quand elles le peuvent. Il y aura un après… Nous ne savons pas combien de temps durera cette crise. Mais nous savons – et il faut s'accrocher à cet espoir – qu'elle s'achèvera et qu'il nous appartiendra de reconstruire un nouveau monde. Le Président de la République l'a dit, c'est une guerre que nous livrons. Elle engendrera des destructions, et elle nécessitera une reconstruction.
Je pense qu'il faut déjà se préparer dans nos entreprises, et dans nos vies, au monde d'après. Commencer à tirer les enseignements de cette crise, et envisager la suite, en anticipant un nouveau monde… Je vous livre – en espérant que cela vous aide – quelques pistes, issues de mes lectures des derniers jours et de mes réflexions…
Enseignements
La crise du Covid a accéléré des tendances latentes de notre société. Les signaux faibles, jusque-là décelés seulement par certains spécialistes, sont devenus des messages forts qu'une majorité est en train adopter. Premier signal, cette crise a montré à quel point nos modes de consommations et nos organisations étaient incroyablement fragiles… En 2 mois à peine, un virus apparu en Chine a mis à terre l'économie mondiale. Les supply-chains mondialisées n'ont pas résisté aux restrictions mises en œuvres, et par effet de cascade, les rouages de la grande mécanique globale se sont grippés, au point de menacer les approvisionnements stratégiques nécessaires à la subsistance de chaque citoyen. A l'inverse, les circuits de "sous-traitance" de nos déchets vont se gripper aussi, et en Occident, nous allons devoir – et c'est tant mieux – nous occuper nous-mêmes de nos poubelles, au lieu de les balancer à l'autre bout du monde.
Cette crise a révélé à quel point nous n'avions plus d'outil industriel, et à quel point nous étions dépendant de pays tiers pour notre subsistance. Stratégiquement, c'est une faiblesse majeure, quasiment fatale. Quant à la dépendance à Internet, là aussi elle interroge. Les usages explosent, mais l'infrastructure tiendra-t'elle ? Et si Internet se sature ou est "coupé" par tel ou tel pays, comment fonctionnerons-nous ? Cette crise interroge donc aussi sur notre dépendance aveugle au digital, et rappelle que certains supports – comme le papier – sont bien plus résilient.
Beaucoup d'analystes parlent d'ores et déjà de démondialisation… avec un retour arrière sur les trente ou quarante dernières années qui s'amorce. Je pense cette crise marquera tout d'abord la fin de la société ego-centrée, hyper-individualisée, et focalisée sur la croissance et le fric. Les citoyens vont avoir besoin de sens, de sentiment d'être utile, de servir quelque chose de plus grand, d'appartenir à quelque chose de grand. Les employés vont chercher également des réponses à cette quête de sens dans leur quotidien professionnel, et les méga-multinationales focalisées sur la valeur intrinsèque du cours de leur action n'ont à mon avis, plus grand avenir. Comme les dinosaures, elles seront emportées par ce cataclysme, parce que trop grosses pour s'adapter à ce nouveau monde, et trop empreintes de valeurs contraires aux nouveaux vents dominants.
Cette crise a révélé à quel point nous n'avions plus d'outil industriel, et à quel point nous étions dépendant de pays tiers pour notre subsistance. Stratégiquement, c'est une faiblesse majeure, quasiment fatale. Quant à la dépendance à Internet, là aussi elle interroge. Les usages explosent, mais l'infrastructure tiendra-t'elle ? Et si Internet se sature ou est "coupé" par tel ou tel pays, comment fonctionnerons-nous ? Cette crise interroge donc aussi sur notre dépendance aveugle au digital, et rappelle que certains supports – comme le papier – sont bien plus résilient.
Beaucoup d'analystes parlent d'ores et déjà de démondialisation… avec un retour arrière sur les trente ou quarante dernières années qui s'amorce. Je pense cette crise marquera tout d'abord la fin de la société ego-centrée, hyper-individualisée, et focalisée sur la croissance et le fric. Les citoyens vont avoir besoin de sens, de sentiment d'être utile, de servir quelque chose de plus grand, d'appartenir à quelque chose de grand. Les employés vont chercher également des réponses à cette quête de sens dans leur quotidien professionnel, et les méga-multinationales focalisées sur la valeur intrinsèque du cours de leur action n'ont à mon avis, plus grand avenir. Comme les dinosaures, elles seront emportées par ce cataclysme, parce que trop grosses pour s'adapter à ce nouveau monde, et trop empreintes de valeurs contraires aux nouveaux vents dominants.
eSociete et proximité distanciée
En quinze jours, notre société s'est virtualisée à un rythme proprement inimaginable. Contraintes et forcées, les PME qui avaient du mal à réaliser leur transition numérique ont adopté en quelques jours les outils de "remote working" et se sont converties au télétravail… Parallèlement, nous avons dû mettre un terme à nos habitudes sociales et culturelles de nous serrer la main, de nous toucher ou de nous embrasser. Je pense que cela laissera des traces : la pandémie, si elle s'atténuera forcément, risque de rester latente, et je pense que nous allons nous habituer à vivre avec gants et masques dans les grandes villes, comme les japonais le font depuis plusieurs décennies aussi. La première conséquence de tout cela ? Je pense qu'énormément de prestations vont migrer vers du digital, de la médecine aux services administratifs… Seconde conséquence, dans les entreprises, le télétravail va devenir une norme partout où c'est possible, et je pense aussi que le monde du travail va évoluer vers un modèle plus modulaire, avec une augmentation du nombre d'indépendants ou de travailleurs multi-contrats… Je ne dis pas que ce sera bien ou mal, je pense juste que par nécessité, le fonctionnement des sociétés va évoluer vers cette direction, comme des micro-organismes qui se combineront ou s'associeront au gré des besoins.
Enfin, troisième conséquence, de nouveaux usages sociaux vont apparaître, autour de micro-communautés qui se seront spontanément constituées pendant la pandémie… Et parmi ces micro-communautés, il y aura de nouvelles niches, de nouvelles clientèles, de nouveaux usages…
Enfin, troisième conséquence, de nouveaux usages sociaux vont apparaître, autour de micro-communautés qui se seront spontanément constituées pendant la pandémie… Et parmi ces micro-communautés, il y aura de nouvelles niches, de nouvelles clientèles, de nouveaux usages…
Des employeurs qui devront inventer un modèle moins rigide
Dans les entreprises, tout le monde le sait, ça va tanguer durement. A court terme, il faut gérer la trésorerie, le carnet de commandes, le chômage partiel… bref l'urgence. A moyen terme (3 à 6 mois), des licenciements importants vont arriver, c'est malheureusement inévitable. A l'heure des réseaux sociaux et des partages ultra-rapides d'informations, chaque entreprise, chaque marque devra être irréprochable, même si elle est confrontée au besoin vital de réduire ses effectifs. Sinon, le tribunal populaire des réseaux sociaux sera impitoyable et immédiat, comme en témoigne l'exemple récent de la "maladresse" de Vistaprint en Tunisie. Marques et entreprises vont devoir être plus que jamais humaines, bienveillantes et transparentes, dans leur propre intérêt…
Ensuite, les employeurs doivent se préparer à gérer le télétravail. Comment expliquer demain à un salarié qui en fera la demande qu'il n'est pas possible qu'il télétravaille, alors qu'il l'aura fait avec réussite en période de crise ? Cela n'aurait pas de sens, et pire, ce serait perçu comme une injustice par ce salarié qui aura fait d'importants efforts pour continuer à bosser de chez lui, au milieu de ses enfants… Donc ça se prépare, ça s'organise, et ça nécessite de penser le fonctionnement de son entreprise avec plus de souplesse et d'agilité qu'auparavant, et probablement moins de contrôle "bête et méchant" au quotidien.
Enfin, se réinventer c'est aussi repenser son attitude vis-à-vis du risque. La crise du Covid a révélé à quel point les PME étaient peu préparées, et que seul un faible nombre d'entre elles disposaient de Plan de Continuité d'Activité. Ça aussi, ça doit changer, et le rôle du dirigeant sera de réfléchir à un modèle de société plus agile et plus résilient. La rigidité n'aura plus de sens demain.
Ensuite, les employeurs doivent se préparer à gérer le télétravail. Comment expliquer demain à un salarié qui en fera la demande qu'il n'est pas possible qu'il télétravaille, alors qu'il l'aura fait avec réussite en période de crise ? Cela n'aurait pas de sens, et pire, ce serait perçu comme une injustice par ce salarié qui aura fait d'importants efforts pour continuer à bosser de chez lui, au milieu de ses enfants… Donc ça se prépare, ça s'organise, et ça nécessite de penser le fonctionnement de son entreprise avec plus de souplesse et d'agilité qu'auparavant, et probablement moins de contrôle "bête et méchant" au quotidien.
Enfin, se réinventer c'est aussi repenser son attitude vis-à-vis du risque. La crise du Covid a révélé à quel point les PME étaient peu préparées, et que seul un faible nombre d'entre elles disposaient de Plan de Continuité d'Activité. Ça aussi, ça doit changer, et le rôle du dirigeant sera de réfléchir à un modèle de société plus agile et plus résilient. La rigidité n'aura plus de sens demain.
Et l'imprimeur dans tout ça ?
Dans toute crise, le secteur de la communication et du marketing est systématiquement le premier impacté… C'est toujours le premier budget que l'on coupe, car l'un des moins vitaux. Donc pour les imprimeurs déjà malmenés, à court terme va se poser la question claire de la survie.
Pour ceux qui survivront, il y aura là-aussi des enseignements à tirer de cette crise. Le premier, c'est l'importance du web-to-print. Je n'ai aucun chiffre précis, mais j'ai le sentiment que les imprimeurs qui disposent d'un portail de commande en ligne ont pu amortir un peu plus le choc que les autres, en maintenant un canal de prise de commande grâce à des flux automatisés. Et dans un monde de demain plus distancié, ce type de portail sera perçu comme une nécessité pour les consommateurs.
Plus que jamais, je crois que l'imprimeur aura un rôle sociétal essentiel à jouer : l'imprimé va redevenir important, car il est plus légitime que le digital à l'heure des fake-news, et qu'il reste le meilleur recours pour informer si Internet s'écroule. Il va devenir un média de référence, d'importance et de légitimité… une sorte de nouveau canal officiel, même pour les marques.
Parallèlement, l'imprimeur aura un rôle local plus essentiel à jouer, dans une économie plus circulaire et plus proche, son ancrage d'industriel local jouera en sa faveur. A condition toutefois qu'il s'inscrive dans un maillage national, motorisé par des outils digitaux. Je crois plus que jamais que les initiatives de cloud printing maillées vont prendre de l'ampleur et se développer, pour favoriser les circuits d'impression les plus courts possibles et les plus résilient possibles…
J'espère que ces réflexions vous aideront, en tout cas, n'hésitez pas à commenter et à partager vos points de vue…
Source : https://www.ilboursa.com/marches/vistaprint-tunisie-licencie-80-employes_21310
Crédit : Freepik
Pour ceux qui survivront, il y aura là-aussi des enseignements à tirer de cette crise. Le premier, c'est l'importance du web-to-print. Je n'ai aucun chiffre précis, mais j'ai le sentiment que les imprimeurs qui disposent d'un portail de commande en ligne ont pu amortir un peu plus le choc que les autres, en maintenant un canal de prise de commande grâce à des flux automatisés. Et dans un monde de demain plus distancié, ce type de portail sera perçu comme une nécessité pour les consommateurs.
Plus que jamais, je crois que l'imprimeur aura un rôle sociétal essentiel à jouer : l'imprimé va redevenir important, car il est plus légitime que le digital à l'heure des fake-news, et qu'il reste le meilleur recours pour informer si Internet s'écroule. Il va devenir un média de référence, d'importance et de légitimité… une sorte de nouveau canal officiel, même pour les marques.
Parallèlement, l'imprimeur aura un rôle local plus essentiel à jouer, dans une économie plus circulaire et plus proche, son ancrage d'industriel local jouera en sa faveur. A condition toutefois qu'il s'inscrive dans un maillage national, motorisé par des outils digitaux. Je crois plus que jamais que les initiatives de cloud printing maillées vont prendre de l'ampleur et se développer, pour favoriser les circuits d'impression les plus courts possibles et les plus résilient possibles…
J'espère que ces réflexions vous aideront, en tout cas, n'hésitez pas à commenter et à partager vos points de vue…
Source : https://www.ilboursa.com/marches/vistaprint-tunisie-licencie-80-employes_21310
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