Où trouver des templates à personnaliser pour votre imprimerie en ligne ?

 

Dès qu’on se lance dans la vente de produits d’impression en ligne, la question de proposer des modèles à personnaliser se pose. Certains optent pour un modèle « upload and print » plutôt orienté B2B, dans lequel ils se contentent d’imprimer les fichiers transmis par les clients. D’autres choisissent un modèle plutôt orienté B2C, qui repose sur un choix de modèles à personnaliser en ligne par les clients, va un éditeur en ligne. Les modèles sont généralement classés par type de produit ou par thématique, et ils comportent des zones à personnaliser pour que le visiteur puisse adapter le design à son univers.

Outre les difficultés liées au modèle économique – sur lesquelles je ne reviendrai pas dans cet article – le web-to-print basé sur des templates pose la question du choix des templates. Pour être crédible et attractif, la boutique en ligne doit proposer une grande variété de templates. Mais où les trouver ? Combien les acheter ? Quels pièges éviter ?
 

Créer soi-même ses propres templates

Première solution souvent retenue par les imprimeurs en ligne, elle consiste à faire appel à un graphiste pour créer sa propre banque de modèles. Ou à faire appel à une plateforme de crowd-design style Creads ou autre. Principal avantage : la certitude d’obtenir des modèles uniques, totalement distincts de la concurrence. Principaux inconvénients : le coût et le planning, difficiles à maîtriser… La compatibilité avec l’éditeur web-to-print, selon la technologie de rendu utilisée (moteur PDF ou moteur Indesign Server ou équivalent…), et aussi la maintenabilité de l’ensemble dans le temps. Sans oublier des licences pas toujours très claires sur les usages dérivés liés au web-to-print. A part dans des cas très précis, je déconseille cette option…
 

Les banques de modèles adaptées au web-to-print

Certaines banques de modèles proposent des licences adaptées au web-to-print. A ma connaissance, il en existe 3 sur le marché :
Ces banques présentent plusieurs avantages : elles couvrent un spectre suffisamment large en termes de types de documents, de designs, de thèmes graphiques… Les créations sont plutôt « quali » et enfin, les licences intègrent l’usage sur un web-to-print.
Côté inconvénients, on retrouve le prix et aussi le fait que pour la plupart, les documents sont au format américain ou anglais, ce qui nécessite d’adapter manuellement les templates pour un usage en France. Pas toujours simple…
 

Les solutions all-inclusive

Parmi les solutions logicielles pour faire du web-to-print, certaines sont livrées avec des banques de modèles assez fournies, en plus de l’éditeur. Je citerai notamment OnPrintShop de Radix ou W3P de Grafenia / Nettl. Si vous n’avez pas de boutique en ligne, c’est une option qui peut s’avérer rentable et efficace, en budget comme en délai… Si vous avez déjà un store, cela peut être plus compliqué à mettre en œuvre. 
Attention toutefois dans ces cas-là à la problématique des formats, si une mise à l’échelle automatique des templates n’est pas prévue.
 
 

Les éditeurs tiers comme Canva

 
 
Avec la multiplication des accords avec des imprimeurs en ligne dont je me fais l’écho depuis plusieurs semaines, Canva devient une source très intéressante de modèles à personnaliser ET d’éditeur en ligne… C’est pour cela qu’il intéresse autant les imprimeurs en ligne. Il constitue donc une option très sérieuse à envisager dans ce domaine… Néanmoins, si tous les imprimeurs en ligne proposent le même outil, où sera la différenciation ? Mais bon, d’ici là, il y a un peu de marge 😉
 

 
 

Les 5 pièges à éviter

Ajouter des modèles à personnaliser est un looooooong chemin semé de plein d’embûches. Croyez-moi, je pense avoir trébuché quasiment sur toutes ! En voici un florilège :
  1. Publier des modèles gratuits ou achetés sur le web : je croise des imprimeurs en ligne qui sont très fiers d’avoir trouvé des modèles « gratos » sur le web ou qui utilisent les modèles « achetés » sur des sites comme GraphicRiver ou Envato. Il faut savoir que 1) la licence exclut très clairement l’utilisation sur un site web-to-print et que 2) des contrôles automatisés existent, via des robots. En cas de fraude, l’addition peut être salée…
  2. Exploiter n’importe quelle typo : idem pour les typos… Vous ne pouvez pas utiliser une typo pour laquelle vous disposez d’une licence « desktop » sur un serveur. Il faut des licences spéciales, qui sont généralement très coûteuses. Pour éviter de se faire piéger en cas de contrôle (ça existe aussi, et plus fréquemment qu’on ne le pense), je conseille d’utiliser des fontes OpenSource, mais le rendu en pré-presse n’est pas toujours tip-top. Cela nécessite aussi de revoir toutes ses créations pour remplacer les typos système par les typos OpenSource.
  3. Utiliser des visuels sans licence : certains templates sont livrés avec des photos Adobe Stock ou Pixabay. Et les imprimeurs les utilisent parfois « en l’état », pensant en toute bonne foi avoir le droit de le faire. Cette reproduction est souvent interdite dans les licences, ce qui peut poser de gros soucis en cas de contrôle.
  4. Choisir des formats de fichier exotiques : templates en format Corel Draw, ou (RIP) feu Quark Xpress, modèles convertis depuis Word ou Powerpoint, fichiers convertis plusieurs fois puis « recompilés » … je crois avoir presque tout vu en 20 ans de carrière dans les templates… N’oubliez jamais que vos modèles vont servir quotidiennement à alimenter votre flux pré-presse en commandes. Donc s’ils sont « foireux » (désolé), ils vont vous casser les pieds tous les jours… 
  5. Ne pas optimiser les fichiers : même remarque que précédemment… En achetant de grosses bases sans les retraiter, on privilégie la quantité à la qualité. Souvent, les fichiers sont obèses, bourrés d’erreur et totalement sous-optimisés. A l’usage, ils déclenchent des erreurs dans les flux de traitement et ils occupent une place inutile dans vos serveurs.
 
 
➡️En conclusion : si votre modèle économique repose sur la personnalisation de modèles en ligne, si cet aspect est stratégique, demandez-vous très tôt comment vous allez adresser ce point, pour être sûr de ne pas placer cet élément sur le chemin critique de votre projet.