Quelles tendances pour le web-to-print en 2025 ?

 


En ce début d’année 2025, je veux commencer par vous présenter mes meilleurs vœux. Dans un contexte global très incertain, je vous souhaite beaucoup de bonheur, de joie et de santé, mais aussi du boulot, juste ce qu’il faut ;-)

Comme chaque année, je ne résiste par à l’envie de faire quelques prédictions sur les 12 mois à venir, en essayant d’imaginer quelles vont être les tendances majeures du marché de l’imprimerie en ligne.

Globalement, aujourd’hui, l’imprimerie traditionnelle et les web2print « classiques » sont secoués par les changements de comportements d’achat, et les guerres de prix. De mon point de vue, trop de sites manquent de différenciateurs, et l’offre prix / produits / services a trop tendance à se niveler. Résultat, une activité qui se dégrade, d’autant que la demande d’imprimé dans la communication au sens large a tendance à se réduire, au profit des supports digitaux.

En 2025, j’imagine 5 tendances qui dessinent des opportunités, malgré ce contexte difficile :

  • Local + digital : a l’heure où le virtuel prend de l’ampleur, et où les arnaques en ligne se multiplient, la proximité reste un gage de sécurité et de qualité de service. C’est une chance pour les imprimeurs de proximité, dont une part de la clientèle ne se satisfait plus des prix bas du web, et qui cherche le meilleur des mondes : la production proche, en circuit court, à des prix convenables, avec la praticité du web et des interfaces « comme les plus grands ». Le web2print constitue encore un vecteur de développement et de pérennité pour cette catégorie d’imprimeries de proximité et de spécialité, et l’évolution des modes de consommation va à mon avis favoriser cette tenace.
  • Print as a service : en termes de mode de consommation, Canva et Adobe ont profondément changé la donne cette année en s’associant avec des méta-plateformes d’imprimeries. D’autres initiatives dont je me fais l’écho sur les revues de presse de mon blog illustrent cette tendance dans laquelle on passe du print-on-demand au print-as-a-service. La fonction d’impression se greffe à des services à valeur ajoutée, ou à des applications dédiées à des usages créatifs. L’impression est noyée dans l’ensemble, mais elle assure une part de revenu importante. La clé pour les imprimeurs est d’arriver à exister et à entrer dans ces éco-systèmes pour proposer leurs services comme connecteurs à ces sites, soit en direct, soit via des plateformes comme Gelato et consorts.
  • IA : ça n’aura échappé à personne, l’IA s’immisce dans tous les métiers. C’est encore plus vrai les métiers du design, de la photo et de la conception graphique. On voit aussi l’IA débarquer dans les flux prepresse et dans les ERP. En 2025, je pense que l’évolution majeure va concerner le parcours d’achat : avec ChatGPT qui se mue en moteur de recherche, et Google qui revoit son modèle économique, le comportement de recherche et d’achats des clients du web va muter. On va passer du web-to-print à l’IA-to-print, avec une mutation progressive des modes de recherche comme de commande
  • RSE : la tendance de fond du développement des stratégies RSE des imprimeurs va continuer, d’une part, car les appels d’offres et les grands donneurs d’ordre sont de plus en plus exigeants vis à vis de leur sous-traitants, et d’autre part, car le grand public attend de plus en plus de solutions eco-responsables d’un secteur d’activité qui a une image de pollueur qui lui colle à la peau. Outre les stratégies de compensation ou de réduction des émissions carbone, les gammes de produits et de supports à moindre impact vont continuer à se développer. L’enjeu pour les imprimeurs étant de réussir à être vertueux sans exploser les prix…
  • Le print comme dernier recours : même si le print perd du terrain, je reste convaincu qu’il regagnera un jour du terrain. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre monde numérique est fragile. Il dépend de fibres, de serveurs, de clouds… qui restent extrêmement vulnérables à des pannes, des cyber attaques ou des actes de sabotage. Et dans le monde qui se dessine, les risques de déstabilisation de nos économies se multiplient. Je suis persuadé que les organisations au sens large vont redécouvrir le potentiel de sécurité et de perennité du print, comme dernier recours si toute l’informatique venait à bugger. Si vous ne me croyez pas, je vous invite à lire l’excellente « Bug » d’Enki Bilal. Une très bonne façon de démarrer l’année…

Image générée par ChatGPT