5 ans après, un regard sur la période COVID dans le web-to-print


5 ans déjà… Je pense ne pas avoir été le seul à être surpris cette semaine quand les médias ont "célébré" l'anniversaire du début de la crise Covid. Et à avoir eu un petit flashback sur cette parenthèse hallucinante dans nos vies personnelle et collective.

Pour reprendre une formule bien galvaudée, il y a eu un "avant", et il y aura un "après", et ils seront totalement différents.

Quand je repense aux années 2020 et 2021, la première chose qui me revient en tête, c'est l'engouement quasi "fou" pour le eCommerce et les outils digitaux. Beaucoup de PME en particulier dans l'imprimerie avaient trop tardé à lancer un chantier de boutique en ligne, ou à déployer des outils digitaux pour leur relation client, en pensant – à tort – que cela ne les concernaient que trop peu.

Quand la crise a éclaté, que les déplacements ont été interdits, qu'il a fallu commander en masse, à distance, des supports de communications, des masques, de la signalétique… le manque de VPN, de plateforme de téléphonie IP, de solutions de visio et surtout, de boutique en ligne, a été criant. Pour nombre d'imprimeries, le besoin devenait vital. Et chez celles qui étaient déjà équipées, ou chez les plateformes en ligne, la crise Covid a tellement atteint leurs produits vaches à lait qu'il a fallu repositionner en catastrophe leur offre produit, développer de nouvelles gammes et de nouveaux services.

C'est le principal enseignement qui me vient à l'esprit : savoir anticiper les mutations pour s'y préparer. Et aujourd'hui, l'IA et la mutation des modes de consommation des acheteurs constituent les prochains tsunamis…


Le second enseignement aura concerné notre relation au papier : avec le recul, je pense que la crise COVID a accentué une forme de défiance vers l'objet physique, potentiel vecteur de maladie (rappelez-vous), au profit du tout digital. Zoom, Teams, réseaux sociaux… nous avons tous subi une mutation vers l'ultra-digital, qui n'a fait que s'accentuer au fil des années qui ont suivi. Et aujourd'hui, je pense que nous sommes au paroxysme de ce monde de consommation ultra-digital, hyper-connecté. Pourquoi ? Parce que je suis convaincu que nous atteignons un point de rupture individuel, où chacun.e sature face à la masse de données digitales et d'informations qu'il subit chaque jour, et qu'il doit assimiler et traiter. La fatigue informationnelle s'accentue, au point que beaucoup d'entre nous décident de "couper" pour se préserver. Trop d'info tue l'info… Dans. le monde professionnel, cela va bientôt être même considéré comme une forme de pénibilité.

Ces 4 années d'hyper-digitalisation auront fait du mal à la filière imprimerie, avec des entreprises et des collectivités qui ont abandonné leurs brochures, catalogues et autres supports imprimés au profit de sites eCommerce, e-catalogues, et publicité digitale.

Mais je reste convaincu au plus profond de moi qu'il y aura un retournement. Face à l'infobésité, aux deepfakes, à la surcharge informationnelle, le seul moyen de prendre du recul tout en restant informé passera par le papier. Se poser, prendre le temps de lire, à son rythme pour assimiler une information de qualité, que ce soit pour s'informer, se divertir ou à titre professionnel, cela deviendra sans doute une nouvelle tendance. Peut-être pas dans toutes les générations, en particulier chez les plus jeunes qui aujourd'hui privilégient l'audio et la vidéo. Mais je pense là aussi qu'il y a des chances qu'ils re-découvrent la vertu de l'objet imprimé…

Ce sont surement des réflexions de quasi-boomer 😉 mais j'ai une vraie confiance dans la résilience du papier.